Salo IV, Les Salaisons

Exposition collective

Avec
Frédéric Arditi, Anya Belyat-Giunta, Marion Bataillard, Edmond Baudoin, Tamina Beausoleil, Nicolas Bernière, Alison Bignon, Corine Borgnet, Anne Brenner, Michel Castaignet, Collectif Dessins Partagés, Claudie Dadu, Julie Dalmon, Odonchimeg Davaadorj, Ayako David Kawauchi , Gaël Davrinche, Léo Dorfner, Aurélie Dubois, Cornelia Eichhorn, Carole Forges, Madeleine Froment, Aphrodite Fur, Paul Armand Gette, Camille Goujon, Orsten Groom, Cristine Guinamand, Josef Hofer, Cécile Hug, Cécilia Jauniau, Chloé Julien, Katia Kameneva, Marine Karbowski, Marcus Kreiss, Raphaëlle Lavaud-Bonnard, Cendres Lavy, Frédéric Léglise, Thomas Lévy-Lasne, Claire Loupiac, Eric Madeleine, Laurette Massant, Myriam Mechita, Marc Molk, Camille Moravia, Hélène Mougin, Emilie Moutsis, Maël Nozahic, Julie Navarro, Barbara Navi, Demetra L. Nikolopoulou, Simon Pasieka, Marilena Pelosi, Julie Perin, Eric Pougeau, Marianne Pradier, Vincent Prieur (dessins d’enfants), Jennifer May Reiland, Romuald&Pj, Florence Reymond, Elizabeth Saint-Jalmes, Karine Salmieri, Cheyenne Schiavone, Alice Sfintesco, Chloé Silbano, Alberto Sorbelli, Nathalie Tacheau, Olivier Turpin, Ann Van Der Linden, Jojo Wang, Brankica Zilovic.

+ Genèse des 602 dessins de Vincent Corpet issue des 602 passions dites par les 4 historiennes des “120 journées de Sodome” de DAF de Sade.

Exposition / Vendredi 8, Samedi 9, Dimanche 10 avril 2016 / 11h – 20 h  (Entrée libre – Interdit aux moins de 16 ans)
Vernissage / le Jeudi 7 avril 2016 / 18h – 22h (sur invitation)
Espace 24Beaubourg (24, rue Beaubourg 75003 Paris)

Le soir du vernissage aura lieu une intervention de degré 23 (Anne-Marie Toffolo & Roddy Laroche Samsonoff)

Communiqué de presse – Salo IV :

« C’est la quatrième édition du salon du dessin érotique et beaucoup de choses ont changé depuis le tout premier Salo en 2013. Ce qui avait été conçu la première année comme une expérimentation un peu éthérée, un projet plus proche des satires de Luis Buñuel que du sérieux de Pier Paolo Pasolini est devenu au fil des ans plus profond.
C’est que l’époque s’est refroidie violemment et ce qui aurait pu paraitre suranné il y a quelques années, en l’occurrence un salon du dessin érotique, est devenu pertinent, civique.
Quoiqu’on en dise, une chape de plomb a recouvert l’insouciance, une arrière pensée traine dans nos sorties et les extrêmes de tous bords se sont engouffrés dans la voie de la peur. Même les courants politiques les plus ouverts se crispent, cèdent à la panique financière et moraliste : des centres d’art jugés non rentables ont vu leurs subventions fondre, certains ont disparu, comme si l’art était devenu un produit de supermarché et non plus une expérimentation. On peut oser une comparaison avec la recherche scientifique dont les avancées ne viennent que de quelques uns : ne pas soutenir les espaces expérimentaux de l’art ou de la recherche, c’est oeuvrer pour l’obscurantisme. Et cela va dans tous les domaines, il suffit de regarder des photos de femmes en 68, simplement la longueur des jupettes et l’on s’aperçoit que tout a changé. Ce que portait une majorité sans souci est devenu rare ; nous marchons en arrière, revenons à l’après-guerre.
L’art lui-même s’en ressent, s’auto censure ou devient gros, lisse et cher, comme une berline de luxe.
Dans ce salon du dessin érotique, les ressources financières viennent exclusivement des visiteurs. Ce sont les adhérents des Salaisons, des collectionneurs, des artistes, des amis, qui soutiennent cette expérience autonome et permettent l’organisation de cet événement.
Salo IV est majoritairement féminin, peut-être s’intéressent-elles moins au gros œuvre de l’art qui à l’instar des grands fauves pissent un peu partout.
Ces artistes reviennent plus à ce qui fait l’équilibre interne, comme une oreille à l’écoute. Force est de constater qu’une certaine évolution de la société est souvent venue de la gente féminine. Et si ces artistes sont actuellement plus investies, c’est qu’elles sont les plus visées par les restrictions religieuses et politiques.
Mais des hommes font également partie de Salo IV, des artistes contemporains à l’écoute des mondes, mais aussi des créateurs dits « brut », autistes, des dessins d’enfants même. Nous ne sommes plus à l’heure des séparations entre les différents courants d’art, l’exclusion commence là. Il faudrait unir les diversités dans la résistance active contre les pisseurs fous : marchands surpuissants, politiciens et religieux sectaires.
C’est ainsi qu’en voulant communiquer sur l’érotisme dans l’art, un projet léger, on évoque la vie en société. En pensant à Sade emprisonné, à Pasolini assassiné et à tout ceux qui ont contesté la pensée majoritaire et castratrice, on peut dire que la liberté de créer, d’aimer, l’érotisme, sont des forces de vies puissantes, inatteignables et ce sont les artistes présentés dans ce Salo IV qui sont peut-être déjà dans un avenir un peu plus sexy. »

Laurent Quénéhen, commissaire de Salo IV.